Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 14:47

Par Darthé-Payan le Jacobin

 

 

 Alors que les places boursières dévissent comme jamais, la spéculation qui a  orgasme sur orgasme est entrain non seulement de détruire l'économie financière mais aussi l'économie productive. Les indices de la production sont proches du zéro pour la France et l' Allemagne (pour le second trimestre 2011 : 0 % de croissance pour la France ; 0,1 % pour Allemagne !). La récession est là et s'annonce également aux États-Unis. La crise des dettes souveraines, les déficits budgétaires, la situation inquiétante de certaines grandes banques françaises, les politiques d'austérité qui s'annoncent ici ou là font que le capitalisme transnational et les économies sont entrés globalement en récession ou en phase récessive ! Si quelques pays comme la Chine, l'Inde, la Russie, le Brésil, ..., continuent de progresser au niveau de l'économie productive, ces îlots de croissance ne pourront pas faire la dynamique suffisante pour que l'économie des états européens et des États-Unis ne rentrent pas dans une phase de récession voire de stagflation avec économie de guerre à la clé !

 

Les agences de notation participent à ce grand orgasme sado-maso spéculatif mondial et les dirigeants politiques des Etats ne font que tenir la chandelle et ont des poussées de sueur froide !

 

Les plans d'austérité qui frappent nombreux pays européens (Grèce, Espagne, Portugal, Irlande, Italie,...) ne font qu'accélérer la dépression de l'économie. L'économie de guerre avec son lot de rationnements et d'austérité font que l'avenir sera des plus sombres sur le plan de l'économie, de l'emploi et de l'état providence.

 

 

Il serait temps d'envisager la fermeture définitive (ou du moins pour un certain temps) des bourses  !

 

 Il doit être rapidement mis un terme à la spéculation et à la baisse des valeurs françaises, à  la détérioration de l'économie productive et donc, la fermeture de la bourse de Paris devient nécessaire et  doit être annoncée. Les cotations, les échanges doivent être suspendues jusqu'à nouvel ordre.

 

Je mets à la fin de mon billet un document de Frédéric Lordon publié voilà dix-huit mois sur le site de Marianne2 qui dresse un constat froid et lucide du fonctionnement des marchés financiers et qui explique que la bourse peut-être fermée y compris dans un seul pays.

 

 

 

En Républicain Socialiste et Jacobin, je suis partisan de la fermeture définitive de la Bourse de Paris et son remplacement par un établissement public national d'intérêt général qui serait chargé des échanges et des investissements et qui serait placé directement auprès de la banque de France.

 

 

 Mais rien ne sera possible sans  que notre pays quitte l'Union Européenne et l'euro et engage la reconquête de la pleine souveraineté  tant dans le domaine politique, monétaire, économique, financier, législatif, budgétaire et culturel. Saisissons-nous de l'Article 50 du Traité de Lisbonne qui permet à chaque état de quitter l'Union Européenne et l'euro.

 

L'UE par l'intermédiaire de sa commission oligarchique et a-démocratique impose ses choix aux Etats et aux peuples au nom de l'euro fort et de la concurrence libre et non faussée. Des directives europénnes qui s'imposent comme des couperets aux parlements et législations nationaux, en passant par la dictature de l'euro et la mise sous tutelle des budgets des états membres de l'union, pour finir par le gouvernement économique de la zone Euro, l'Union Européenne et l'euro sont les nouvelles prisons des peuples, fossoyeurs de la souveraineté des Etats-Nations et des acquis démocratiques et sociaux des citoyens.

 

Oui notre pays doit avoir pleinement avoir sa capacité de souveraineté, d'indépendance, de décision et donc redevenir un État-Nation souverain.

 

Oui notre pays, la France, notre patrie républicaine doit quitter l'UE et l'euro et redevenir libre, indépendante, souveraine.

 

L'Etat-Nation, le politique, le citoyen doivent se réapproprier l'économie, la monnaie et les marchés. A ce titre, un vaste plan d'appropriation collective, sociale et nationale de la production, de l'investissement et de l'échange doit être décidé. Les premières nationalisations concerneraient la monnaie, les banques, les compagnies d' assurances et le commerce extérieur et échanges !

 

L'argent des banques doit être tout entier mis au service de l'Homme et de l'économie et donc permette à notre pays de redevenir une grande puissance économique productive et redistributive et conquérante à travers les mers, les terres et les continents. L'intérêt général doit s'imposer partout et pour tous ! La république souveraine jusqu'au bout : l'économie républicaine au service du développement du pays et de l'émancipation du citoyen.

 

Notre pays, son Etat, doit pouvoir pouvoir pleinement battre monnaie et aussi gérer le crédit en faveur de l'économie nationale et des choix de l'intérêt général décides et votés par la représentation nationale émanation du peuple citoyen et souverain.  A ce sujet, la loi du 3 janvier 1973 (loi dite Pompidou-Giscard qui oblige l'Etat à emprunter de l'argent aux banques privées au taux du marché) doit être abrogée !

 

 

 Notre pays doit rétablir le Franc comme monnaie nationale et garder l'euro comme monnaie de réserve.

 

Après une séparation des banques de dépôts et d'affaires, une banque nationale d'investissement sera créée dans le cadre de la planification. Cette banque (financée par des apports publics et par le fonds mutuel d'investissement abondé par les réserves des entreprises) financera les différents projets prévus dans le plan national et dans le cadre des contrats de plan.

 

 

 

 L'impôt républicain, direct, progressif devra de nouveau être le moyen efficace de financer l'intérêt général et de redistribuer les richesses. Les hauts revenus, les revenus du capital, du foncier et des grandes entreprises seront mis à contribution. L'indécence richesse comme l'indécence pauvreté doivent cesser ! En France, la République et l'intérêt général sont souverains et doivent avoir le dernier mot !

 

Ces premières propositions, si elles sont mis en place,  peuvent être constitutives d'un sursaut républicain de Salut public et être  les premières étapes de la Révolution à accomplir !

 

Je développerais ultérieurement d'autres propositions économiques, notamment en faveur d'une reindustrialisation lourde de l'économie française, de la création d'une économie agricole locale et productive organisée dans le cadre d'office public par produits et dans le cadre d'un foncier rural et agricole public  permettant différentes structures d'exploitation. J'aborderai prochainement également ce qu'est une politique de prix et de revenus. L'actualité et la crise économique et financière m'en donneront régulièrement l'opportunité.

 

Je vous laisse maintenant à la lecture du document de Frédéric Lorion publié sur le site de Marianne2.

 

Salut et Fraternité.

 

D-P.

 

 

 

_____________________________________________________________________________________

 

Frédéric Lordon : «il faut fermer la Bourse!»

Emmanuel Lévy- Marianne | Lundi 8 Mars 2010 à 05:01 |


Frédéric Lordon dresse un constat froid et lucide du fonctionnement des marchés financiers. Destruction de valeur, vampirisation des entreprises par les établissements financiers, le chercheur au CNRS en déduit une solution radicale mais aux conséquences positive. Chiche : qui osera lui répondre ?



Frédéric Lordon : «il faut fermer la Bourse!»
 
Dans un long papier paru dans le Monde Diplomatique vous préconisez la fermeture de la Bourse. Est-ce vos options politiques de dangereux gauchiste désireux de couper des têtes, ou vos motivations s’inspirent-elles d’une argumentation compatible avec un monde capitaliste ?
 
Les idéologues libéraux, qui ont l’amnésie intéressée, voudraient faire oublier cette période du fordisme dans laquelle la finance a été cadenassée, la Bourse inexistante… et la croissance étincelante. Or que je sache, le fordisme, ça n’était pas le Gosplan ni les soviets mais bien le capitalisme. Mais la vraie réponse à cette question est ailleurs. Elle consiste à dire que, dans la logique même des entreprises d’aujourd’hui, la Bourse est une aberration :

1) les entreprises vont moins s’approvisionner en capital à la Bourse qu’elles n’y vont s’en faire dépouiller, puisque ce que les actionnaires leur extorquent (en dividendes et en rachat d’actions) finit par l’emporter sur ce qu’ils leur apportent, de sorte que ce n’est plus la Bourse qui finance les entreprises mais les entreprises qui financent la Bourse ;

 2) la contrainte actionnariale censure une part de plus en plus importante de l’investissement en écartant les projets jugés insuffisamment rentables (et l’« insuffisance » commence à 10% voire 15%...), par conséquent la Bourse est un frein au développement économique ;

3) les entreprises sont soumises par l’actionnaire à des contraintes de gestion (modes managériales successives, court-termisme…) incompatibles avec la conduite de moyen-long terme de projets industriels;

4) et le comble du paradoxe est atteint lorsque les actionnaires finalement découragent eux-mêmes le financement par action puisque les nouvelles émissions ont des propriétés dilutives…

La Bourse n'est pas sortie du cul d'une poule
Mais la Bourse s’est imposée dans le paysage, tout comme la météo ?

F.L. :C’est là typiquement le genre d’énoncé qui offre un concentré pur de l’idéologie néolibérale : la naturalisation des faits sociaux. Alain Minc n’est pas capable de bâtir un « argument » économique sans invoquer la loi de la pesanteur. Or la Bourse est une forme institutionnelle, elle n’est pas sortie du cul d’une poule ni tombée du ciel. Elle a été faite de main d’homme. Par conséquent elle peut être défaite s’il apparaît qu’on y a plus d’avantages que d’inconvénients – ce qui me semble notoirement le cas. Il y a eu un moment où on s’est dit que l’institution « monarchie de droit divin » était pénible. Elle a fini dans le même panier que la tête du roi et depuis ça va mieux. On pourrait dire cependant que c’est bien la loi de la pesanteur qui a fait tomber le couteau de la guillotine… Mutatis mutandis bien sûr – on n’est pas des sauvages – il se pourrait, vu sous cet angle, que MM. Minc & Co découvrent un jour un aspect de la loi de la pesanteur qui ne leur était pas apparu.

Il est urgent de remettre des limites au capital actionnarial qui n’en connaît aucune
La Bourse de Paris n’est-elle pas déjà fermée ? Le palais Brongniard n’est-il pas depuis longtemps transformé en mini palais des Congrés ?

C’est la seule chose vraiment regrettable puisque ça rend plus difficile sa  destruction physique, dont les bonnes propriétés symboliques et carnavalesques ne devraient pas être méconnues. Au moins, mai 68 avait eu la possibilité de mettre le feu au palais Brongniart… Mais vous-même feignez l’innocence et savez bien que la Bourse existe, simplement sous la forme moins spectaculaire de très gros serveurs informatiques bien planqués quelque part – où d’ailleurs ? Question intéressante,  n’est-il pas ?

Les évolutions techniques en matière de finance que vous évoquez ont-elles profondément modifié le rapport de force entre la finance et l’économie productive ?


C’est bien peu de le dire. Et c’est précisément parce que ce rapport de force s’est renversé du tout au tout qu’il est urgent de remettre des limites au capital actionnarial qui n’en connaît aucune et, de lui-même, ne s’en imposera aucune. C’est pourquoi les appels à la modération qui ont pour nom « moralisation du capitalisme » sont d’une indigence qui partage entre le rire et les larmes. L’emprise acquise sur les firmes par le capital actionnarial au travers de la configuration présente du capitalisme est un fléau que l’on ne réduira que par les mêmes moyens qui l’ont imposé : une transformation radicale de structures.

Des contraintes de gestion aberrantes et des effets d’anti-financement résument ce fléau qui naît bien moins de la dépendance financière des entreprises aux apporteurs de capitaux (les capitaux, les « apporteurs » les leurs prennent !) que du contrôle des équipes dirigeantes par le cours de Bourse : si les actionnaires sont mécontents, des ventes font baisser le cours, l’entreprise devient opéable… et le patron éjectable. L’histoire récente du capitalisme est (en partie) l’histoire d’une lutte de puissance entre deux fractions du capital : le capital financier et le capital industriel, le premier ayant reçu de la modification des structures un pouvoir inédit qui lui a permis de déposséder le second de son ancienne souveraineté. Et de lui imposer tout et n’importe quoi. Et à la fin le capital industriel passe le mistigri au salariat…

Oui, on peut fermer la Bourse dans un seul pays!
Les promesses faites par la finance, en réalité celles issues de la libéralisation des marchés, avec à la clé plus de croissance, plus de richesse, n’ont-elles donc pas été tenues ? Après tout, sans la Bourse, pas de Google, non plus de Microsoft ?

C’est vous qui le dites et il faudrait un ou deux arguments pour le soutenir. Que des Google ou des Microsoft soient apparus pendant la période de déréglementation financière ne prouve nullement que celle-ci soit la cause sine qua non de ceux-là. La seule chose dont on soit certain est que, sans Bourse, pas de Bill Gates et de Larry Page multi-milliardaires…

On ne peut pas dire que ce soit un avantage économique indéniable. Il est vrai cependant que le financement des start-ups technologiques est l’argument de dernier recours pour justifier la finance actionnariale mais au travers de ce compartiment très spécial et en fait très étroit de l’amorçage et du venture capital. La perspective de l’introduction en Bourse y est présentée comme stratégique précisément du fait que le financement de l’innovation radicale est hautement incertain, finit mal neuf fois sur dix, et qu’il faut décrocher le pompon sur la dixième pour rattraper les neuf autres. Mais une telle économie de la péréquation est très concevable hors de la Bourse et on pourrait parfaitement l’imaginer opérée au travers d’instruments de dette un peu sophistiqués à base de taux d’intérêt variables indexés sur les profits des start-ups par exemple.

Rien dans leur financement ne justifie incontestablement de maintenir un passage par la Bourse, à part le désir de l’enrichissement hors de proportion de créateurs d’entreprise et de business angels mus au moins autant par le projet de faire fortune que par celui de créer quelque chose.
Pour ce qui est de la contribution de la finance à la croissance, je vous suggère de comparer le taux de croissance moyen des trente glorieuses, donc sans finance dérégulée et avec une Bourse croupion (5% l’an en moyenne), et celui de la période de hourrah-dérégulation depuis deux décennies. L’affaire est vite vue. Et ceci n’est nullement un plaidoyer passéiste mais simplement l’idée – logique – qu’un contre-exemple suffit à ruiner une généralité. Dont nous ne devrions donc plus être prisonniers.

La fermeture de la Bourse peut elle s’envisager dans un seul pays ?

Pour le coup oui ! Ce sont toutes les mesures « intermédiaires » qui font hurler au péril de la fuite des capitaux. Mais en fermant la Bourse, c’est nous qui mettons les capitaux à la porte ! Et pour autant ceci ne signifie nullement une économie privée de fonds propres. L’idéologie actionnariale a fini par faire oublier que les capitaux propres, ce sont les entreprises qui les sécrètent par leurs profits… dont elles vont se faire dépouiller à la Bourse. L’autofinancement, le crédit bancaire et éventuellement des marchés obligataires constituent un mode de financement tout à fait viable de l’économie.

Faire fuir les traders
 
Une fois la bourse fermée, ou iraient les cerveaux bien formés que les  super rémunérations issues de la finances attirent dans les salles de marché ?

De deux choses l’une, ou bien ils foutraient le camp et iraient exercer leurs nuisances ailleurs, ou ils mettraient leurs supposées intelligences au service d’activité socialement plus utiles et dans les deux cas on ne s’en porterait que mieux. Il est grand temps de se désintoxiquer de l’idéologie des « compétents », dont l’incompétence est pourtant spectaculairement démontrée jour après jour, mais dont il faudrait néanmoins satisfaire toutes les exigences sous la menace de les voir partir. La question des bonus et des rémunérations est entièrement captive de cette grande illusion. Je dis que le départ des « meilleurs » traders est une bénédiction :
1) ne resteront que les moins finauds auxquels il faudra ne confier que les produits les moins sophistiqués… donc les moins risqués;

2) si le problème économique posé par les bonus ne doit pas être sur-estimé, le problème politique de justice sociale et d’inégalités obscènes est lui de première importance, c’est pourquoi, non pas limiter mais interdire les bonus, et éventuellement faire fuir les traders, est une solution à envisager très sérieusement car ces extravagantes rémunérations ont le caractère d’un trouble à l’ordre public;

3) la finance est un pôle d’attraction qui a profondément distordu l’allocation du capital humain dans la division du travail en captant des esprits qui seraient infiniment mieux employés ailleurs. Quant aux « compétents » non traders, s’ils savaient… Il y en a quinze derrière eux qui feraient le travail aussi bien qu’eux.

En fait, ce n’est pas vraiment la fermeture de la Bourse que vous prônez, mais une sorte de ralentissement de son cours, que vous décrivez comme infernal. En quoi, la fin de la cotation permanente, c’est à dire en continue des titres est-elle apte à redistribuer les cartes ?

Mais si mon bon monsieur, c’est bel et bien la fermeture de la Bourse que je prône ! Je concède que c’est un peu rude à avaler… Cependant pour les petits estomacs, j’ai une sorte de formule à la carte, avec un étagement de recettes anti-actionnariales rangées dans l’ordre de l’épicé croissant. En amuse-bouche, je propose, en effet, de commencer par une formule de « ralentissement » en abolissant la cotation en continu, remplacée par un fixing mensuel (ou plurimestriel). Puis on entre dans le roboratif avec le SLAM (Shareholder Limited Authorized Margin) qui est un impôt non pas sur les profits d’entreprise (comme on le lit parfois) mais sur la rentabilité actionnariale, et qui plus est un impôt de plafonnement : c’est-à-dire qui prend tout au-delà d’un certain seuil maximal autorisé de rentabilité, le but de la manœuvre étant de cisailler les incitations actionnariales à pressurer toujours davantage les entreprises puisque tout ce qu’elles leur feront cracher en plus pour les actionnaires leur sera confisqué. Le plat de résistance bien sûr, c’est la fermeture de la Bourse elle-même. Chacun puisera là dedans selon son appétit politique et la conjoncture du moment.

Pensez-vous que les partis de gauche de gouvernement soient capables d’intégrer vos arguments ?

Les partis de gauche de gouvernement mangent des graines et font à peine cuicui.

 

http://www.marianne2.fr/Frederic-Lordon-il-faut-fermer-la-Bourse_a189692.html



http://blog.mondediplo.net/-La-pompe-a-phynance

 

Partager cet article
Repost0

commentaires

D
<br /> TEST BY ORANGE<br /> <br /> <br />
Répondre