A la demande de Sonia Bastille, toujours convalescente, je porte à votre connaissance la première partie d'un
texte que Sonia Bastille a adressé à Martine Billard (Coprésidente du PG). D-P.
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Martine,
Il y a une urgence vitale pour notre pays c'est la reconstitution de son capital industriel et agricole que semble ne pas voir le PG mais pas seulement le PG
mais aussi l'ensemble des partis politiques et en premier lieu l...e PS et le gouvernement.
Notre pays est en passe de devenir un pays sous industrialisé. L'industrie ne représente plus qu'à peine 12,5% de notre PIB, l'agriculture moins de 3% ! Je
vous rappelle qu'au début des années 80, avant que Mitterrand effectue le tournant européiste et libéral de 1983, l'industrie française
comptait pour prêt de 24 % du PIB et l'agriculture était à 6% de la somme des valeurs ajoutées. Bref, nous tenions encore la route d'une puissance industrielle et agricole. Or, depuis les choix
européistes de la gauche (la fameuse parenthèse jamais refermée !), notre pays s'enfonce et détruit filières après filières, secteurs après secteurs, usines après usines
son industrie !
L'industrie minière a été fermée !
La sidérurgie liquidée ou confiée à des multinationales dirigées par des managers ou des affairistes tels que Mital !
Le textile est en voie de disparition suite à de nombreuses délocalisations ! L'industrie du meuble a été vendue aux Italiens, aux chinois
ou aux japonais !
La machine outils française s'est faite dévorée par la concurrence européenne !
Bref, tout est en lambeau ! Notre pays est largement devancé sur le plan industriel par l'Allemagne (l'industrie représente 26% du PIB) et
par la Pologne. Bientôt l'Italie fera mieux que nous ! La Pologne nous devance maintenant dans l'économie agricole.
La France par son intégration européenne, par ses choix en faveur du processus d'unicité européenne à dérive totalitaire s'enfonce et détruit chaque jour plus de 1500 emplois dans son industrie.
Le patrimoine industriel de notre pays a été soit liquidé, soit vendu, soit bradé, soit délocalisé, soit pillé, soit mis à l'abandon.
Il existe ici ou là des filières encore porteuse (aéronautique, nucléaire, etc...) mais l'industrie lourde a disparu et notre marché intérieur est enfoncé de
toute part tant par les pays de l'UE (Allemagne et ex pays de l'est, mais aussi par la Chine, le Brésil, l'Inde, la
Corée). L'exemple de l'industrie métalurgique et de l'automobile est l'un des plus flagrants et significatifs ! Notre économie maritime est
dans un sale état et fait redouter à notre pays un déclassement de zone !
Le PG a mis en perspectives, un projet éco-socialiste qui ne relèvera en rien l'industrie française mais par contre avance dans une vision
malthusienne de l'économie, dans la décroissance et dans le refus de toute reconstitution de notre capital industriel et agricole. De plus le PG comme le FDG, font le choix du maintien de notre
pays dans l'UE et l'euro...ce choix empêche toute reconquête de souveraineté économique, monétaire et financière et empêche l'instauration d'une politique publique
volontariste en matière industrielle et agricole. Je trouve mortifère ce choix du PG de maintenir notre pays dans l'UE et l'euro.
Je vous propose différentes pistes fécondes et alternatives pour reconstituer notre capital industriel et agricole. Mon projet économique s'inspire des
bâtisseurs du CNR et formule l'idée d'une économie républicaine productive et redistributive souveraine.
Tout d'abord, mettre en perspectives le retrait de notre pays de l'UE et de l'euro selon les dispositions prévues à l'article 50 du
TUE.
Ensuite reconstituer notre souveraineté monétaire et mobiliser la création monétaire et l'épargne autour de la reconstitution de notre économie industrielle.
- Création de masse monétaire annuelle à hauteur de 3% du PIB.
- Mobilisation de l'épargne des français en faveur de l'industrie
- lancement de grands emprunts d'états et d'entreprises publiques ;
- création d'un livret d'épargne industrie ;
- Création de fonds d'investissements salariaux (part de salaire mobilisée) d'une part et fonds
d'investissements d'entreprise (part des réserves des entreprises) d'autre part. Ces fonds seraient mutualisés et seraient placés directement à la Banque publique
d'investissement. C'est une forme de socialisation des investissements.
- Création d'un ministère d'état chargé de l'industrie, de la production et du plan ;
- Création d'un ministère d'état chargé des infrastructures, de l'environnement et de l'aménagement du territoire.
- Réforme bancaire : séparation en deux de leurs activités. L'une garantie collectivement : des activités de dépôt, de collecte d'épargne ou d'investissement.
L'autre des activités de placements spéculatifs ou commerciales.
- Mobilisation des acteurs économiques et alliances des citoyens et des producteurs autour de l'idée de reconstitution du capital industriel de notre
pays.
- Processus de relocalisations ;
- Appel à la puissance publique pour constituer des sociétés d'investissements par secteurs ou par filières industriels dans le cadre des contrats de plan.
Création de sociétés publiques ou mixtes de capital risque ;
- Mise en place de politique de sécurisation de nos marchés, de nos emplois et de nos entreprises. Droits de douanes, tva sociale,
tva écologique, taxes anti dumping social, taxes anti dumping fiscal, taxes sur les moins values environnementales.
Protection et soutien à nos exportations.
- Pacte républicain de reconquête de notre marché intérieur avec développement des qualifications, des savoirs faires, de l'après vente, des normes qualités
(sociales, environnementales, sanitaires, humaines);Mise en place de la professionnalisation et de la qualification durable. Développement des compétitivités.
- Défiscalisation progressive des investissements industriels et agricoles et en matière de recherche et développement. Accroissement de
la fiscalité sur le capital et les bénéfices des entreprises qui n'investissent pas et qui préfèrent la redistribution des dividendes, la spéculation ou la rentabilité financière et profitable à
court terme.
Je m'arrête là pour l'industrie.
Pour l'économie agricole, je propose la création d'offices publiques par produits ou groupes de produits chargés de réguler les marchés et les
interprofessions agricoles. Je propose d'étendre à tout le territoire la création des offices fonciers publiques cantonaux ou départementaux qui géreront les terres et
structures agricoles qui pourront être louées ou cédées à différents formes d'entreprises : coopératives, groupements, entreprise individuelle. etc... -
Mon projet d'économie républicaine porte également sur la création de l'entreprise rurale permettant économiquement et socialement le développement de l'économie
rurale.
Je passe maintenant à la construction de gros oeuvres : les infrastructures lourdes.
Je vous proposerai la réalisation de complexes portuaires à vocations industrielles multiples. Les plateformes multimodales transports et
le développement du ferroutage. La réalisation de deux canaux traversaux. L'un Loire Garonne, l'autre
Loire Seine, via les bassins fluviaux de ces deux fleuves.
Un développement des structures agricoles et d'aménagements du territoire dans le cadre de l'équilibre du territoire et des synergies
industrie-agriculture-transports doivent guider l'action publique et les contrats de plan.
Nous devons aussi restaurer notre économie selon notre géographie. Repartir des fleuves et des rivières et reconstruire l'activité économique dans cette
perspective en tenant compte de la préservation des écosystèmes et des capacités humaines.
Je terminerai mon long propos par des propositions sociales qui seront l'objet d'un autre document. Mon projet social propose le rétablissement de l'échelle mobile
des salaires et une politique des prix et des revenus dans l'idée que s'en faisait le CNR.
L'Etat providence serait développé et perénisé par la création de deux branches nouvelles. L'autonomie et la dépendance d'une part et la
sécurité sociale professionnelle d'autre part. Nous devrions reprendre ce qu'envisageaient les constituants de 1946 dans le droit fil du CNR. Je veux parler des droits sociaux, des
"libertés-créances" et du salaire différé.
Voilà Martine, quelques unes de mes propositions que je tenais à vous faire part et à développer dans ce courrier. Bien fraternellement à
vous.
Sonia Bastille (adhérente du PG et l'un des membres "D'un autre PG est possible !").